Nous traversons une crise financière importante depuis 2008. Quelle est réellement son impact sur le marché du crédit hypothécaire ? L’année 2012 aura vu une contraction du marché hypothécaire d’environ 30% mais les causes de ce ralentissement ne sont pas toujours celles que l’on s’imagine. Rapide aperçu sur cette question importante.
Résultats en matière de crédit hypothécaire en 2012
Alors qu’en 2010, quelque 275.899 crédits hypothécaires avaient été contractés, et même 325.454 en 2011, l’an dernier a vu ce marché fortement reculer : selon les données publiées fin janvier par l’Union professionnelle du crédit : 220.124 emprunts ont été souscrits en 2012, soit une chute de plus de 30 %.
Cette baisse « est largement imputable à la suppression, depuis fin 2011, d’une série d’incitants pour le marché de la rénovation, comme la déduction fiscale pour un grand nombre d’investissements économiseurs d’énergie, ainsi que la fin de la mesure relative au crédit vert avec bonification d’intérêt », expliquent les professionnels du crédit. « Les incertitudes générées par le contexte socio-économique et la baisse de confiance des consommateurs ne sont pas non plus étrangères à cette évolution. »
Une ventilation confirme cette analyse puisque le recul (entre 2011 et 2012) atteint 60 % pour les « crédits à la rénovation » et 36 % pour ceux « à la construction » pendant que les emprunts en vue d’un achat ne diminuent que de 10 % environ.
Fin 2012, cette dernière catégorie représentait un montant moyen de 138.157 euros. Au total, plus de 21 milliards d’euros ont été prêtés par les différents acteurs du marché en 2012, portant l’encours total des crédits hypothécaires à environ 180 milliards d’euros fin décembre.
Taux fixe ou taux variable ?
Les taux fixes confirment par ailleurs leur regain de forme : les loyers de l’argent à caractère variable n’ont séduit que deux clients sur dix en 2012, et trois en 2011. En 2009 et 2010, plus de la moitié des crédits hypothécaires étaient à taux variables. Ce retour vers plus de sûreté s’explique essentiellement par la réduction de l’écart entre les taux fixes et variables ces deux dernières années, rendant les premiers, dans un équilibre entre risque et gain, plus intéressants.
Profil type des clients ?
Le premier acteur du marché hypothécaire, ce sont les « jeunes » qui disposent d’un capital de 50.000 euros « en mains propres » lorsqu’ils poussent la porte de la banque pour négocier un crédit hypothécaire. Environ 30 % de ces jeunes ont moins de trente ans et empruntent en moyenne 154.570 euros pour s’offrir un logement. Le montant mensuel moyen de remboursement s’élevait à 751 euros en 2012 (714 euros en 2011).
Les banques ont bien compris cette tendance et ont développés récemment des produits ciblant les séniors et les indépendants.
Tendance ?
Les taux d’intérêts vont rester bas en 2013 et conféreront la primauté des taux fixes. Par ailleurs, les banques élargissent le spectre de leurs clients essayant de toucher les séniors et les indépendants.
La durée des emprunts a tendance à s’allonger : 25 ans n’est plus une exception.
Le crédit hypothécaire devient aussi un produit utilisé pour les emprunteurs en difficultés ou pour les indépendants qui n’ont d’autres garanties à offrir pour accéder au marché du crédit. Informez-vous !